Le monde évolue et le sens des mots aussi. Regardez il n’y a pas si longtemps, c’était très commun d’être un esclave. Maintenant, ça n’existe presque plus.
Maintenant, il y a des employés.
Rappelez-vous que ça a pris des siècles pour que les esclaves se rendent compte petit à petit qu’ils ne sont pas obligés par une loi naturelle d’être des esclaves, et qu’ils peuvent donc devenir des femmes et des hommes libres.
Ça sera exactement la même chose pour les employés. Petit à petit, de plus en plus d’employés vont se dire : Pourquoi je perçois un salaire pour contribuer à enrichir un entrepreneur ou des actionnaires ? Je veux être actionnaire moi aussi.
Et de la même façon qu’il y a eu ce qu’on appelle « l’abolition de l’esclavage », il y aura aussi, peut-être d’ici 200 ans, l’abolition du salariat, qui sera perçu comme une honte morale comme l’esclavage l’est aujourd’hui.
Oui bien sûr qu’on va me dire que l’entrepreneur et les actionnaires ont pris des risques et des responsabilités que les employés ne prennent pas. Mais on a dit à peu près les mêmes choses pour maintenir l’esclavage.
C’est comme si l’esclave ou l’employé ne prend pas de risques en s’engageant à faire quotidiennement, dans les champs, les chantiers de construction, les mines, ou bien devant un écran d’ordinateur, le travail qu’il fait pendant des dizaines d’années.